mercredi 24 mars 2010

III . Après l'EPO ...

A. Les conséquences et les risques



Si l'érythropoïétine aide à corriger certains grands désordres chez l'insuffisant rénal, ou chez le cancéreux, il est également à noter que les effets secondaires décrits sont de l'ordre de 140 à 150 pour 10 000 patients-années. Ces effets sont des atteintes du système cardiovasculaire, dusystème vasculaire et du système nerveux central. L'hypertension artérielle est courante, ainsi que les encéphalopathies .

Evidemment chez le sportif utilisant l'érythropoïétine d'autres manifestations toxiques peuvent survenir comme des infarctus du myocarde ou des embolies pulmonaires graves. Il peut être tentant d'utiliser des anticoagulants comme l'aspirine ou des héparines pour contrebalancer les effets négatifs dus à l'hyperviscosité liée à l'augmentation du nombre de globules rouges. Malheureusement il est connu depuis longtemps que l'anticoagulation et l'hyperviscosité sont des notions peu liées en clinique et que le seul résultat (négatif) obtenu par l'administration conjointe d'érythropoïétine et d'anticoagulants est l'amplification des accidents vasculaires hémorragiques, accidents fréquents chez les sportifs à la suite de traumatismes et de chocs. Lorsque cette viscosité s’accompagne de déshydratation, comme chez les athlètes de compétition, elle augmente encore davantage et provoque lagrégation des hématies. Lorsque l’hématocrite dépasse 55 %, la viscosité du sang s’accroît de façon exponentielle, augmentant ainsi le risque d’occlusion de l’artère coronaire (crise cardiaque) ou de l’artère cérébrale (attaque). Les occlusions peuvent également survenir dans d’autres vaisseaux sanguins et entraîner de graves complications.

"On pense que l’EPO est certainement responsable du décès d’un grand nombre de coureurs cyclistes des Pays-Bas et de Belgique. L’EPO a en effet été lancée sur le marché européen en 1987, or, entre 1987 et 1990, aussi incroyable que cela puisse paraître, plus d'une vingtaine de cyclistes amateurs et professionnels (déclarés officiellement), hollandais et belges, sont décédés sans qu’on puisse expliquer raisonnablement ces morts prématurées. De son côté l’affaire Festina a dévoilé au grand public l’ampleur du dopage dans le sport moderne. Comme toutes les autres drogues injectables utilisées à mauvais escient, notamment l’hormone de croissance, l’abus de ce produit comporte un risque d’hépatite, de SIDA et d’autres infections liées à l’utilisation d’aiguilles et de seringues non stériles."


B. Le dépistage et les façons de l'éviter

Depuis plus de 10 ans, la prise d'EPO est interdite par la Commission Internationale Olympique. Malheureusement, l'hormone de synthèse ne diffère pratiquement pas de l'hormone sécrétée naturellement par l'organisme. Sur le plan chimique, les deux molécules sont tellement proches que jusqu'à peu, il était impossible de les différencier. Un athlète était suspecté de dopage si son hématocrite - le taux de globules rouges dans le sang - était élevé. Une simple goutte de sang suffisait pour le mesurer, mais ce taux, qui avoisine normalement les 40 %, est très variable d'un individu à l'autre et même chez le même individu, par exemple après un stage en altitude.Il existe principalement deux types de dépistages: les test urinaire et le test sanguin.


Test urinaire


Le test urinaire:
Pour les tests anti-dopage, les laboratoires ont souvent recours à l'urine. L'obtention de cet échantillon est beaucoup plus facile car il ne nécessite aucun personnel médical pour l'effectuer. Certes, cette technique de test est moins onéreuse mais elle est surtout moins fiable. Lors de contrôles, il est possible de falsifier l'échantillon en diluant l'urine.Suivant la substance illicite à détecter, les laboratoires accrédités par l'AMA (Agence Mondiale de l'Antidopage) mettent quelques jours à trouver une trace. De nombreux progrès se sont opérés sur ces tests urinaires, en l'occurrence sur la détection de l'EPO recombinante (notre corps en secrète naturellement, il faut pouvoir trouver un apport exogène). L'EPO non naturelle présente une différence de charges électriques d'avec la forme naturelle. Françoise Lasne et Jacques de Ceaurriz du Laboratoire National de Dépistage du Dopage (LNDD) ont mis au point un test urinaire capable de révéler cette distinction.





Test sanguin

Le test sanguin:
Mais l'EPO étant rapidement éliminée par l'organisme, son dépistage direct est limité à quelques jours seulement après la dernière prise, alors que l'amélioration de la performance physique va subsister encore une à deux semaines. Par conséquent, le test est surtout utile en dehors des compétitions ou dans le cadre d'épreuves sportives de longue durée, tel que le Tour de France cycliste, où les sportifs doivent poursuivre leurs injections au fil des étapes. Parallèlement, une équipe australienne a mis au point une méthode de dépistage sanguin indirect en étudiant des paramètres du sang altérés par l'administration d'EPO exogène. Cette méthode permet de suspecter une prise d'EPO plus ancienne - de l'ordre d'une dizaine de jours - mais ne peut malheureusement pas la reconnaître formellement.


C. Bonus (...)

170 millilitres d'urine sont prélevées lors d'un contrôle antidopage .
Le prix d'une analyse urinaire s'élève à 250 euros facturée par l'AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage )
31 Millions de personnes consomment des produits dopants dans le monde en 2008 , les sportifs représentants une minorité aux seins de ses personnes saines .
3% des collégiens de 15 ans utilisent des substances dopantes pour booster leurs performances sportives.

On note chez les sportifs:
Manny Ramirez qui en mai fut la première vedette du base-ball américain sanctionnée pour usage de produits dopants ..


Manny Ramirez

L'altérophile Ukranien Igor Razoronov fut exculu des JO de Pékin après la découverte de substances illicites dans son corps .





Igor Razoronov

Puis il y a les honnêtes comme Sydney Marion Jones qui a rendu ses trophées en 2008 après avoir avouer aux enquêteurs s'être dopée . !!!!