Si l'érythropoïétine aide à corriger certains grands désordres chez l'insuffisant rénal, ou chez le cancéreux, il est également à noter que les effets secondaires décrits sont de l'ordre de 140 à 150 pour 10 000 patients-années. Ces effets sont des atteintes du système cardiovasculaire, dusystème vasculaire et du système nerveux central. L'hypertension artérielle est courante, ainsi que les encéphalopathies .
Evidemment chez le sportif utilisant l'érythropoïétine d'autres manifestations toxiques peuvent survenir comme des infarctus du myocarde ou des embolies pulmonaires graves. Il peut être tentant d'utiliser des anticoagulants comme l'aspirine ou des héparines pour contrebalancer les effets négatifs dus à l'hyperviscosité liée à l'augmentation du nombre de globules rouges. Malheureusement il est connu depuis longtemps que l'anticoagulation et l'hyperviscosité sont des notions peu liées en clinique et que le seul résultat (négatif) obtenu par l'administration conjointe d'érythropoïétine et d'anticoagulants est l'amplification des accidents vasculaires hémorragiques, accidents fréquents chez les sportifs à la suite de traumatismes et de chocs. Lorsque cette viscosité s’accompagne de déshydratation, comme chez les athlètes de compétition, elle augmente encore davantage et provoque l’agrégation des hématies. Lorsque l’hématocrite dépasse 55 %, la viscosité du sang s’accroît de façon exponentielle, augmentant ainsi le risque d’occlusion de l’artère coronaire (crise cardiaque) ou de l’artère cérébrale (attaque). Les occlusions peuvent également survenir dans d’autres vaisseaux sanguins et entraîner de graves complications.
"On pense que l’EPO est certainement responsable du décès d’un grand nombre de coureurs cyclistes des Pays-Bas et de Belgique. L’EPO a en effet été lancée sur le marché européen en 1987, or, entre 1987 et 1990, aussi incroyable que cela puisse paraître, plus d'une vingtaine de cyclistes amateurs et professionnels (déclarés officiellement), hollandais et belges, sont décédés sans qu’on puisse expliquer raisonnablement ces morts prématurées. De son côté l’affaire Festina a dévoilé au grand public l’ampleur du dopage dans le sport moderne. Comme toutes les autres drogues injectables utilisées à mauvais escient, notamment l’hormone de croissance, l’abus de ce produit comporte un risque d’hépatite, de SIDA et d’autres infections liées à l’utilisation d’aiguilles et de seringues non stériles."
Depuis plus de 10 ans, la prise d'EPO est interdite par la Commission Internationale Olympique. Malheureusement, l'hormone de synthèse ne diffère pratiquement pas de l'hormone sécrétée naturellement par l'organisme. Sur le plan chimique, les deux molécules sont tellement proches que jusqu'à peu, il était impossible de les différencier. Un athlète était suspecté de dopage si son hématocrite - le taux de globules rouges dans le sang - était élevé. Une simple goutte de sang suffisait pour le mesurer, mais ce taux, qui avoisine normalement les 40 %, est très variable d'un individu à l'autre et même chez le même individu, par exemple après un stage en altitude.Il existe principalement deux types de dépistages: les test urinaire et le test sanguin.
Le test urinaire:
Pour les tests anti-dopage, les laboratoires ont souvent recours à l'urine. L'obtention de cet échantillon est beaucoup plus facile car il ne nécessite aucun personnel médical pour l'effectuer. Certes, cette technique de test est moins onéreuse mais elle est surtout moins fiable. Lors de contrôles, il est possible de falsifier l'échantillon en diluant l'urine.Suivant la substance illicite à détecter, les laboratoires accrédités par l'AMA (Agence Mondiale de l'Antidopage) mettent quelques jours à trouver une trace. De nombreux progrès se sont opérés sur ces tests urinaires, en l'occurrence sur la détection de l'EPO recombinante (notre corps en secrète naturellement, il faut pouvoir trouver un apport exogène). L'EPO non naturelle présente une différence de charges électriques d'avec la forme naturelle. Françoise Lasne et Jacques de Ceaurriz du Laboratoire National de Dépistage du Dopage (LNDD) ont mis au point un test urinaire capable de révéler cette distinction.